Les carburants alternatifs pour les bateaux

Dernière mise à jour de la page le 02/07/2024

La navigation maritime joue un rôle essentiel dans le commerce mondial, c’est-à-dire dans le transport de marchandises, et le transport de passagers. 80% des marchandises mondiales transitent via les océans et les mers. Le seul hic, c’est que ce secteur est également une source majeure de pollution. Voilà pourquoi le secteur maritime est soumis à des pressions constantes pour réduire son empreinte environnementale. Pour atteindre cet objectif, la recherche de carburants alternatifs est devenue une priorité pour les acteurs de la navigation maritime. Dans cet article, nous examinerons les carburants marins durables émergents qui pourraient contribuer à rendre l'industrie maritime plus respectueuse de l'environnement.

Le défi de la pollution maritime

Les bateaux traditionnels utilisent principalement des carburants fossiles, tels que le diesel lourd et le fioul lourd, qui produisent des émissions polluantes, notamment des oxydes d'azote, du dioxyde de soufre et des particules fines. Ces émissions ont des effets néfastes sur la qualité de l'air et les écosystèmes marins. Bien évidemment, elles contribuent également au changement climatique. C’est la raison pour laquelle de nombreuses compagnies maritimes internationales se sont engagées pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050. L’un des moyens d’y arriver est de remplacer les combustibles fossiles par des carburants alternatifs.

Les différents types de carburants alternatifs pour les bateaux

De plus en plus d’acteurs se concertent de nos jours pour proposer des carburants alternatifs pour les bateaux. Ces derniers offrent des solutions plus respectueuses de l'environnement par rapport aux carburants fossiles traditionnels. Parmi eux, on peut citer :

Le Gaz naturel liquéfié (GNL)

Le GNL est actuellement l'une des options les plus populaires en matière de carburants marins alternatifs. Il émet moins de CO2 et ne produit pratiquement pas de soufre, de particules fines ou de métaux lourds par rapport aux carburants conventionnels. De plus, les moteurs à GNL sont déjà bien développés et la disponibilité de cette ressource augmente progressivement dans les ports du monde entier.

Pour rappel, le GNL est un gaz naturel refroidi à très basse température afin de le transformer en liquide. Son état liquéfié permet de faciliter son stockage et son transport.

Les Biocarburants

On parle aussi de plus en plus des biocarburants comme alternatives durables aux carburants marins conventionnels aujourd’hui. Ils sont issus de sources renouvelables telles que les huiles végétales, les graisses animales ou les algues. Ils ont le potentiel de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, car ils sont considérés comme des carburants à bilan carbone neutre ou faible. De plus, les plantes utilisées pour les produire absorbent du CO2 de l'atmosphère lors de leur croissance.

Parmi les biocarburants marins les plus connus figurent le biodiesel, l'huile végétale hydrotraitée (HVO) et le biogaz. 

Le biodiesel est produit à partir d'huiles végétales ou de graisses animales. Il est utilisé en mélange ou pur comme carburant pour les moteurs diesel marins.

L’Huile Végétale Hydrotraitée, quant à elle, est un biocarburant diesel obtenu par un processus d'hydrotraitement, similaire au diesel fossile.

Enfin, le biogaz est produit par la fermentation de matières organiques. Il est utilisé comme carburant dans des moteurs à gaz spécifiques.

Le seul inconvénient des biocarburants est leur disponibilité à grande échelle et les défis techniques liés à leur utilisation dans les moteurs marins.

L’Hydrogène

L'hydrogène est un carburant propre qui, lorsqu'il est utilisé dans des piles à combustible, ne produit que de l'eau et de la chaleur comme sous-produits. L'hydrogène peut être produit à partir d'électrolyse de l'eau, en utilisant de l'électricité provenant de sources renouvelables. Bien que l'hydrogène soit une option très prometteuse pour une navigation respectueuse de l'environnement, des défis subsistent en ce qui concerne son stockage, sa distribution et la sécurité du transport. En effet, c’est un gaz très inflammable, plus léger que l’air. Même s’il est comprimé dans des cylindres ou liquéfié, il reste très volumineux. De même, le processus de production nécessite de grandes quantités d’électricité.

L’Ammoniac (NH3)

L'ammoniac est un gaz incolore qui peut aussi être utilisé comme carburant alternatif pour les moteurs marins. Lorsqu'il est brûlé, il ne produit que de l'azote et de l'eau comme sous-produits, ce qui le rend respectueux de l'environnement. Cependant, l'utilisation de l'ammoniac nécessite des moteurs spécifiques et des infrastructures dédiées.En tant que carburant synthétique de remplacement, il est également considéré comme une alternative toxique. Voilà pourquoi l’ammoniac “vert”, produit à partir de l’hydrogène de l’eau, est recommandé.

L’Électricité

Bien que moins courante pour les grands navires, l'électricité peut être utilisée comme carburant pour les bateaux plus petits, tels que les navires de plaisance et les ferries électriques. Des bateaux électriques sont déjà disponibles pour des trajets plus courts. Ils n’occupent néanmoins qu’une place très modeste dans le transport mondial de marchandises. Les bateaux électriques sont silencieux, n'émettent pas de polluants locaux et peuvent être alimentés par des sources d'énergie renouvelables.

Le méthane

C’est un carburant alternatif qui s’appuie sur l’expérience des combustibles fossiles. Le méthane synthétique présente un inconvénient majeur. Il reste un gaz à effet de serre. Sa production nécessite l’ajout de carbone, et donc le recours à une source fossile.Par contre, il présente un avantage par rapport à l’ammoniac. Sa version fossile a déjà été largement utilisée comme carburant pour les navires sous la forme de gaz naturel liquéfié. Son utilisation est donc facilitée et sa fabrication respecte déjà les normes et règlementations en vigueur. Par ailleurs, par rapport aux autres combustibles synthétiques, il peut également être utilisé sans modification dans les navires alimentés au GNL et sur les infrastructures existantes.

Le méthanol

Malgré le fait qu’il soit également toxique, il est plus facile à gérer que l’ammoniac et le méthane. Il peut être fabriqué à partir de diverses sources renouvelables, comme la biomasse, ou par électrolyse. Mais jusqu’à ce jour, il est encore quasi-impossible d’en produire en grandes quantités. Il existe trois types de méthanol : gris (obtenu par synthèse par vaporeformage du gaz naturel), vert (fabriqué à partir de biomasse) et bleu (produit par électrolyse).

Les défis liés à l'adoption des carburants alternatifs

Bien que les carburants alternatifs offrent des avantages environnementaux évidents, leur adoption à grande échelle dans l'industrie maritime présente encore des défis majeurs :

Coût et infrastructures

Les carburants alternatifs sont souvent plus chers que les carburants fossiles traditionnels, et la mise en place d'infrastructures pour les approvisionner peut être un investissement considérable.

Adaptation des moteurs

Certains carburants alternatifs nécessitent des moteurs spécifiques ou des modifications importantes des moteurs existants, ce qui peut ralentir leur adoption.

Disponibilité et logistique

L'accès à certains carburants alternatifs, tels que l'hydrogène ou les biocarburants, peut être limité dans certaines régions du monde, ce qui pose des défis logistiques pour les opérations internationales.

L'adoption de carburants alternatifs pour les bateaux est essentielle pour réduire l'impact environnemental de l'industrie maritime sur notre planète. Le GNL, les biocarburants et l'hydrogène sont autant d'options prometteuses qui pourraient contribuer à une navigation plus durable. Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour surmonter les défis techniques, logistiques et économiques afin de permettre une transition efficace vers ces carburants respectueux de l'environnement.

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